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La participation des Roumains sud-danubiens aux événements de la fin du XIIèmè et du début du XIIIèmè siècles, qui ont mené à la reconstruction des structures étatiques de ce qu’on appelle dans l’historiographie, le Deuxième Tsarat vlaquo- bulgare, a été massive et décisive. Les chefs de ce mouvement, les premiers Assainies, appartiennent à une famille vlaque. Ils rêvent d’un Empire des Vlaques et des Bulgares et obtiennent, en fin de compte, la confirmation par le pape d’un royaume des Vlaques et des Bulgares. Le prix de cette confirmation papale est l’union de l’Eglise des Vlaques et des Bulgares à l’Eglise romaine. La tradition – de l’origine romaine des habitants de langue latine du Haemus – est également présente dans la correspondance du pape Innocent III avec Joannitsa, souverain de Tărnovo. L’Empire fondé par les Assénides a été une vaste association d’intérêts balkaniques, dont l’initiative revient aux Vlaques du Haemus, mais dont le modèle fut celui du Premier Tsarat bulgare. Facteur politique de premier ordre dans la Péninsule Balkanique et même au-delà de cet espace géographique, l’Etat des Assénides a joué, entre l’Occident et l’Orient byzantin, un rôle de toute première importance. Le retour de Jean Assen II (1218-1241) à la tradition politique et culturelle du Premier Empire bulgare a été fatal aux Vlaques des Balkans qui, peu à peu, sont assimilés, tout comme la dynastie régnante, par la population bulgare (slave) dominante. • Nikétas Choniatès dans sa chronique achevée durant les premières années du XIIIèmè siècle appelle les Vlaques sud-danubiens par un autre ethnonyme archaïsant et il précise le fait que leur ancienne dénomination était celle de Mésiens. En général le grand chroniqueur de la révolte des Assénides utilisait rarement le terme de Mésiens, en accordant une nette préférence à la forme authentique de Valaques. • Les caractères fondamentaux d’une telle société expliquent la participation considérable des Roumains sud-danubiens au renversement de la domination byzantine dans la partie septentrionale de la Péninsule Balkanique. L’empire des Assénides a achevé le long processus historique au bout duquel la romanité orientale, du sud et du nord du Danube, s’est défini la position spécifique dans les cadres de la grande aire de civilisation byzantino-slave, où nous la retrouverons pleinement intégrée dans les siècles suivants. Et dans ce contexte, minimiser le rôle des vlaques dans le mouvement anti-byzantin des Assénides c’est négliger un aspect essentiel de l’histoire balkanique au Moyen Age. |
