Secretarul domnesc Panaiotaki Kodrika şi sigiliul său / Le secrétaire princier Panaiotaki Kodrika et son sceau
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Limba de redactare | română |
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Excerpt | La découverte d'une empreinte sigillaire en cire rouge, dans les collections du Musée National d'Histoire de la Roumanie a suscité la curiosité de l'auteur sur le propriétaire du sceau. Personnage peu connu et controversé qui attira l'attention des chancelleries européennes du temps, Panaiotaki Kodrika a accompli pendant huit ans la charge de secrétaire personnel auprès du prince Michel Soutzou et pendant quatre ans auprès du prince Nicolae Mavrogheny. Grec, originaire d'Athènes, Kodrika est venu très jeune en Valachie, dans la suite du prince Mihail Şuţu, en 1783. Il avait reçu une bonne éducation et, en Valachie, i l fréquenta, les milieux des intellectuels formés dans l'esprit de la culture néo-grecque qui luttaient pour la liberté de leur pays, suivant l'idéal révolutionnaire français. En tant que secrétaire du prince régnant, i l avait l'obligation de tenir sa correspondance avec divers "agents" étrangers qui l'informaient sur les événements politiques européens qui pouvaient avoir une certaine influence sur la situation du pays. C'était le moment des grands mouvements dans la géopolitique de l'Europe, le moment où les hiérarchies des pouvoirs qui dominaient le continent changeaient. Dans cet échiquier les Principautés danubiennes suscitaient à nouveau l'intérêt de leurs puissants voisins qui avaient saisi l'agonie de l'Empire Ottoman. Les chancelleries de France, d'Autriche, de Prusse et de Russie suivaient "les activités" de Kodrika, les liaisons avec ses agents de toute l'Europe, de même qu'avec les révolutionnaires polonais et grecs qui agitaient les esprits pour la cause de la liberté. La correspondance diplomatique de l'époque nous fait état du rôle que notre personnage a joué auprès de ces princes et dans les intrigues ayant pour cause les intérêts divergents qui tourmentaient les pouvoirs concurrents du continent. I l s'était mis au service de la jeune République française qui, assez affaiblie après la Révolution, luttait pour être présente aux Embouchures du Danube et pour contrecarrer l'influence croissante de la Russie et de l'Autriche. Nous pouvons affirmer sans aucun doute qu'il a été un très bon espion pour la cause française, dans ce coin du monde. Ses informations et ses analyses compétentes se bornaient aux intentions des Turcs, des Autrichiens et des Russes, aux mouvements des armées, aux bruits qui couraient et aux indiscrétions des diplomates. On suppose aussi qu'il a fait, un peu, "double jeu", à un moment délicat sous le gouvernement de son prince. C'était l'accusation d'un diplomate français et d'ailleurs les Français se méfiaient des Grecs qui leur rendaient, quand même, des grands services. Son intervention directe pour sauver quelques agents (dont le poète et intellectuel Rhigas de Velestin fut le plus marquant), connus et retenus par la police secrète autrichienne, nous confirme qu'il était un espion au service de la France qui soutenait la cause de la libération de la Grèce. Pendant quatre ans i l fut aussi le secrétaire personnel et l'interprète d'Esseyd-bey, le premier ambassadeur turc à Paris, et donc fort bien placé pour des renseignements utiles. La méfiance des Français c'est manifestée après la reconsidération de la diplomatie turque, à la suite de l'occupation de l'Egypte et de l'influence grandissante des Russes dans les Principautés Roumaines. Lorsque le prince Michel Soutzou prit la fuite vers Braşov en juin 1802, les rumeurs sur son intention de se réfugier en Russie furent connues par l'ambassadeur français à Constantinople et Kodrika fut rendu coupable pour les actions de son prince. Π fut soupçonné de duplicité et de complot au bénéfice des Russes. I l fut mis en prison par les Turcs, mais le même diplomate se charg de le sauver et informe Talleyrand sur ses progrès, très probablement, en reconsidérant ses services passés et futurs. Les efforts mènent à la délivrance de Kodrika qui part à Paris. Ici i l obtient un emploi de secrétaire-interprète au Ministère des Affaires Etrangers, grâce à ses riches connaissances de la region et des affaires orientales. Sa correspondance, les références des diplomates français, la manière de s'adresser en certaines circonstances, font croire que Panaiotaki Kodrika a été franc-maçon. D'ailleurs, la représentation qui se trouve au centre de son sceau (un serpent enroulé sur un pylône, entre deux colonnes), nous rélève les symboles maçonniques du grade 25. On sait maintenant que les Grecs attachés aux principes de la Révolution française qui luttaient pour la "Magna Grecia", faisaient partie des sociétés secrètes organisées selon les principes de la branche révolutionnaire de la Franc- maçonnerie, sous la surveillance française. Kodrika envoyait et recevait des salutations "fraternelles", était nommé "illuminé" et demandait l'Encyclopédie comme récompense pour ses services, de la part de son ami et correspondant de Paris, C. Stamaty (lui-même agent au service de la France). Après sa retraite à Paris i l fut en relation avec le boyard moldave Iordake Katargiu, considéré chez lui comme "farmazon" (franc-maçon), par ses contemporains. Il avait eu des ennuis avec les Russes qui l'eurent emprisonné pour ses liaisons durant son voyage à Paris et Vienne. Loin d'être "un personnage médiocre" on peut considérer que Panaiotaki Kodrika a joué un rôle assez important auprès du prince Michel Soutzou (lui- même "vénérable" d'une "loge" de Iassy). Ses informations et ses intrigues ont servi aux Français et à ses compatriotes qui luttaient pour le même idéal que les Roumains - la liberté de leur pays. Nous pouvons aussi affirmer qu'il a compris plus tôt que les autres l'importance de l'information pour acquérir le pouvoir de diriger les événements |
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