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Un des plus remarquables clercs qui a vécu sous Basile Lupu (1634-1653), impliqué dans l'épanouissement culturel de la Moldavie, a été l'énigmatique chancelier Eustratie. Présenté par Miron Costin comme un des membres de la triade des "chroniqueurs répudiés" (à côté de Simion Dascălul et de Misail Călugărul), le chancelier Eustratie a été présenté de manière négative par plusieurs générations d'historiens. C'est pourquoi dans notre étude nous proposons d'établir une vision plus équilibrée et de préciser le destin individuel de ce clerc. Au-delà des hypothèses relatives à ses études et de sa contribution avérée à la traduction de l'ouvrage Pravila aleasă (Florilège des lois - 1632), de l'ouvrage Pravila bisericească Şapte Taine (La règle ecclésiastique les Sept Sacrements - 1644), ainsi qu'à l'élaboration du recueil Cartea românească de învăţătură (1646), la biographie du clerc se dévoile à travers les documents: du 30 août 1630 au 25 juin 1632 i l a été le troisième chancelier de la Moldavie, ce qui lui a valu des donations de la part du prince Moïse Movilă; pendant le même intervalle i l a acheté plusieurs domaines et a fait une donation au monastère de Bisericani. Sous le règne d'Alexandru Iliaş i l n'est plus chancelier et i l ne sera plus réinvesti dans la fonction antérieure, malgré la protection de Basile Lupu; en 1639 i l a traversé un moment de difficultés financières, ce qui l'a obligé a vendre un de ses domaines; après 1642 i l recommence à acheter des domaines; on suppose qu'il est mort entre 1646-1647. Le document du 11 octobre 1642 a permis à D. Ciurea d'identifier le chancelier Eustratie à Eustratie Berindei, descendent de l'écuyer tranchant Berindei, mentionné en 1436. Le chancelier Eustratie Berindei a eu une fille, Irina, mariée au diacre Contăş, devenu écuyer tranchant en 1677. Le couple n'a pas eu d'enfants, ce qui peut expliquer, outre la disparition de certains documents, le manque de tout intérêt pour la préservation de la mémoire du chancelier Eustratie Berindei. |
