Premisele externe ale abdicării domnitorului Alexandru Ioan Cuza/Les prémisses extérieures de l'abdication du prince Alexandru loan Cuza
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Limba de redactare | română |
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Excerpt | L'abdication du prince Cuza fut un événement aux répercurssions des plus sérieuses sur le devenir de l'État roumain moderne. Bien que résultat d'une conspiration "à l'abri de la nuit", impliquant de la part de ceux qui y ont participé de graves transgressions des responsabilités politiques, administratives et militaires et surtour des principes de la morale, l'acte politique du 11/23 février 1866 acquiert une signification qui dépasse celle d'une simple fin de règne. Dans ses déterminations, cet acte ne doit rien à un élan populaire, il concrétise la calcul politique d'une élite en mesure de réagir avec promptitude aux commandements d'un impératif historique. Selon l'avis de "ceux du 11 février", le fait d'avoir provoqué l'abdication du prince Cuza a été déterminé par le processus même de la "réalisation intégrale" du programme national, adopté par les assemblées ad hoc en 1857. Des "quatre points" ou "quatre desiderata" (union, autonomie absolute, prince étranger, gouvernement constitutionnel) de ce programme qui visait la consécration de l'être politique de l'État roumain, seuls les deux premiers et, partiellement, le quatrième ont pu être concrétisés par la "double élection" d'Al. I. Cuza et par les "actes majeurs" de son règne. Pour ceux qui s'étaient décidés à agir en 1866 au nom de la cause nationale, la concrétisation du troisième point, qui stipulait l'installation sur le trône d'un prince étranger appartenant à une "dynastie européenne", est restée en suspens comme un problème de conscience et de haute responsabilité. Pour beaucoup des contemporains de l'acte de février 1866, et ultérieurement pour beaucoup d'autres encore, un autre problème de conscience s'est pase plutôt délicat que difficile: était-il possible de sauve-garder l'Union et de rapprocher en même temps le moment de l'Indépendance tout en gardant Cuza en tant que prince régnant des Principautés? Il y a eu à ce sujet des opinions des plus controversées, nourries sans doute par la réévaluation cyclique de "la vérité sur le 11 février" sous l'impact d'une documentation inédite et de l'élargissement de la perspective temporelle marquée par les disputes politiques. Ainsi par exemple, immédiatement après 1866, on a attribué au souvenir du règne d'Alexandru loan Cuza "une signification presque subversive; le passé du pays, qui enfermait son règne, semblait limité au barrières officielles de la tribune du 10 Mai". "La vogue des panégyriques" de Carol I-er n'a pas pu résister devant l'évolution des recherches qui, après la parution de la monumentale - et très connue - monographie d'A.D. Xenopol consacrée au règne de Cuza et après la mise en circuit scientifique des Archives de Cuza (1928), ont prouvé, et c'est devenu un "lieu commun", que l'acte du 11 février, corroboré par les autres faits accomplis en 1866 (installation du prince étranger et adoption de la Constitution), ne constitue pas une "rupture", mais un renforcement du processus qui aboutira à l'«edlfication de la Roumanie». L'évaluation du moment 1866 d'une telle perspective s'est confrontée cependant de façon très violente aux préjugés politiques et surtout aux positions dogmatiques d'inspiration étrangère des années '50, quand l'historiographie roumaine se conformait à la condition d'anciUa politicae qu'on lui imposait. Nous avons en vue surtout la façon dont on a présenté le moment 1866 dans les contributions historiographiques synthétisées par le fV-e volume de l'Histoire de la Roumanie. On a soutenu alors que les événements de 1866 avaient mis fin à l'expérience positive de la société roumaine sous un prince autochtone, marquant en même temps le début d'une période réactionnaire, caractérisée par "l'alliance entre la bourgeoisie et les grands propriétaires fonciers", pendant laquelle sur le trône de la Roumanie monte un prince étranger, de la famille Hohenzollern-Sigmaringen, branche cadette de la dynastie de Prusse. Le moment 1866, qui succède aux réussites intérieures et extérieures de la politique de Cuza, a été considéré comme un écart par rapport à la succession normale des réalités roumaines. De la perspective des conséquences qu'il a eues sur la position internationale de la Roumanie, ce moment a été considéré comme prémisse de "l'asservissement du développement du pays aux grands pays occidentaux, la Prusse en l'occurrence (alors sur le point de devenir une "Allemagne impériale"). De cette façon-là, on en a pu "déduire" les prétendues raisons qui ont déterminé la Roumanie à adhérer à la Triple Alliance, en 1883. De telles assertions, dépourvues de fondements scientifiques, ont été, on le saut bien, sérieusement amendées par certaines démarches historiographiques de la fin des années '60 qui, ultérieurement, se sont amplifiées et auxquelles on reconnaît le mérite d'avoir repris la discussion autour de l'acte de l'abdication de Cuza en respectant les exigences de la recherche historique. Cependant, le problème de conscience que nous venons de mentionner un peu plus haut, en début de ce paragraphe, n'a jamais disparu du "dialogue quotidien" et, ces derniers temps surtout, il occupe de nouveau les devants dans les disputes politiques qui animent la société roumaine. En dénotant des option républicaines ou monarchiques, ces disputes finissent par inciter les historiens, car elles supposent toujours un renvoi aux "leçons du passé". Nous pensons surout à ces historiens qui, de façon un peu ostentatoire, voudraient étaler leur vocation "d'hommes politiques". Une tentation que l'on peut saisir surtout chez les historiens aux options manifestement républicaines, qui vont même jusqu'à soutenir, en forçant évidemment la représentation des réalités du passé, qu'Ai. I. Cuza avait réuni, en tant que prince régnant, tous les prérogatives d'un président de république. On n'a plus besoin de trop d'explications pour comprendre la façon dont ces historiens présentent l'abdication de Cuza: une façon qui, pour être "convaincante", fait appel, en défiant l'objectivité, au même type "d'argumentation" que développe le fameux traité d'Histoire de la Roumanie. En fait, cette argumentation voudrait prouver de façon délibérée que les polémiques qui animaient la scène politique des Principatés au temps de Cuza n'étaint que les "préludes" de l'acte qui a mis fin à son règne. En ce qui concerne les prémisses externes du mêmes acte, celles-ci - au cas où elles ne sont pas complètement négligées - sont évaluées de façon inexacte. Cette constatation est d'ailleurs valable pour la plupart des contributions incluses dans "l'historiographie du 11 février", et surtout pour les contributions des historiens roumains. Sans aucun doute, les prémisses extérieures de l'acte peuvent-elles constituer l'objet d'une démarche tout à fait opportune. Son Importance devrait dépasser celle d'une simple mise au point historiographlque, car, au-delà de l'intention de compléter le tableau des "préludes du 11 février" nous proposons de sanctionner l'idée qui, nourrie par les historiens mêmes, a transformé un événement historique - l'abdication de Cuza en l'occurence - en une "arme politique". Il faudrait reconnaître en toute franchise que, sous l'écoulement du temps, l'acte du 11 février 1866, s'est laissé imprégner d'une forte teinte émotionnelle, accentuée sans doute par un certain "subjectivisme moldave"; un subjectivisme que dénotent même les contributions historiographiques les plus récentes et qui, au niveau de l'état d'esprit qui domine au nord du Milcov, s'explique, au moins en partie, par la réaction contre les tendances "historiques" de "valachisation" de la vie politique roumaine. Pour faire mieux comprendre l'intention de notre démarche, il faut préciser - fût-ce sous forme d'avertissement - qu'entre ce que l'on comprend d'habitude par le "contexte international" d'un événement historique et les "prémisses extérieures" de cet événement il n'y a aucune coincidence, superposition ou synonymie. De par leur nature même, les prémisses sont consubstantielles aux détermination du respectif événement, tandis que le contexte est formé d'autres événement qui peuvent l'influencer ou l'accompagner au moment où il survient. Ainsi donc, par "les prémisses extérieure" de l'abdication du prince Cuza il faudrait comprendre une configuration de facteurs et d'évéments situés à l'extérieur de "l'espace national roumain", mais qui ont eu un rapport quelconque avec l'acte du 11/23 février 1866. Autrement dit, il s'agit de facteurs et d'événements ("preludes") de conjoncture extérieure qui ont interféré avec les événements se déroulant dans les Principautés Unies. Et tout cela afin d'offrir de nouvelles données et des explications probantes et corriger ainsi la façon dont on perçoit encore un événement aux implications profondes pour l'histoire moderne des Roumains. |
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